L’électricité enfin réhabilitée dans le calcul du DPE
L’électricité enfin réhabilitée dans le calcul du DPE : un changement majeur en vue
Jusqu’à présent, le mode de calcul du diagnostic de performance énergétique (DPE) désavantageait l’électricité face aux énergies fossiles. Mais cela va changer : Matignon a annoncé une révision du coefficient de conversion de l’électricité, qui passera de 2,3 à 1,9 au 1er janvier 2026, conformément à une directive européenne sur l’efficacité énergétique.
Concrètement, ce nouveau mode de calcul devrait permettre à environ 850 000 logements, majoritairement chauffés à l’électricité, de sortir de la catégorie des « passoires thermiques » (étiquettes F ou G). Et plus largement, de nombreux DPE seront revus à la hausse, ce qui pourrait impacter favorablement la valeur et la location de nombreux biens.
Cette évolution vise à corriger un biais historique : le DPE pénalisait jusqu’ici l’électricité – pourtant une énergie bas carbone en France – au profit du gaz ou du fioul, ralentissant ainsi l’électrification des usages. Le nouveau coefficient reflète mieux la réalité énergétique actuelle, marquée par une part croissante des énergies renouvelables et une moindre perte en ligne.
Ce changement, qui interviendra après une consultation publique à l’automne 2025, s’inscrit dans une volonté plus large de réformer un système critiqué. La Cour des comptes a récemment épinglé la réforme de 2021, jugée précipitée et aux effets mal anticipés. Le gouvernement tente désormais de rectifier le tir, dans un contexte de crise du logement aggravée par les interdictions de location des logements mal classés.
Le recalibrage du coefficient énergétique est une avancée attendue de longue date par les propriétaires et professionnels du secteur. Il pourrait aussi n’être qu’une première étape, puisque ce coefficient est révisable tous les quatre ans au niveau européen. Dans un pays où plus d’un million de logements risquent d’être interdits à la location d’ici 2028, chaque ajustement compte.